Eloge de la marche

15"Quand on marche assez longuement sur un parcours de 2 ou 3 heures, on abandonne toutes les contraintes de la vie quotidienne car on se délivre du stress de l'urgence et du rendement. On retrouve naturellement le temps de vivre et on est par là- même plus disponible à ce qui vient à nous.

Tous les sens sont sollicités : on hume, on touche, on sent, on regarde, on écoute les bruits environnants. On a le sentiment de réintégrer véritablement notre enveloppe charnelle et on sent monter la fatigue physique comme une fatigue heureuse qui nous entraînerait chaque fois un peu plus vers un émerveillement de l'instant présent : s'allonger dans l'herbe, boire au ruisseau, se baigner dans une rivière...

On voit nos plaisirs élémentaires décuplés : on a faim et soif, on savoure notre pique-nique, on déguste notre eau. On mange avec appétit, l'esprit tranquille."

David le Breton